Décryptage des étiquettes alimentaires, elles sont souvent considérées comme une source d'information essentielle pour les consommateurs soucieux de leur santé.
Cependant, la compréhension de ces étiquettes peut être déroutante, et il est crucial de savoir déchiffrer les informations qu'elles contiennent car les industriels trouvent des astuces, plus ou moins fiables, pour améliorer odeur, couleur, goût et texture de nos aliments.
Les portions réalistes :
Les portions recommandées sur les étiquettes alimentaires peuvent parfois être trompeuses. Il est essentiel de comprendre que ces portions sont souvent définies par les fabricants et peuvent ne pas refléter la taille de portion que vous consommez réellement. Prenez le temps de comparer la taille des portions suggérées avec ce que vous mangeriez normalement.
Les termes "sans" et "allégé" :
Les termes tels que "sans gras" ou "allégé" peuvent sembler sains, mais cela ne signifie pas nécessairement que le produit est exempt de calories ou de sucres. Parfois, pour compenser la perte de saveur due à la réduction des matières grasses, les fabricants ajoutent du sucre ou d'autres édulcorants, ce qui peut rendre le produit moins sain qu'il n'y paraît.
La liste des ingrédients :
Elle est une mine d'informations cependant il manque la provenance des aliments. Les ingrédients sont énumérés par ordre décroissant de poids, du plus abondant au moins abondant. Si le sucre ou les gras saturés sont parmi les premiers ingrédients, cela peut indiquer un produit moins sain. Il s’agit en effet souvent de produits non seulement riches en sel, en sucres et/ou en graisses saturées, mais aussi pauvres en fibres et en vitamines. Évitez les produits avec une liste d'ingrédients longue et contenant des additifs artificiels.
La présence du sucre :
Voici les termes souvent utilisés sur les étiquettes - liste non exhaustive : Sucrose, dextrose, glucose, lactose, raffinose, maltose, maltodextrine, sirop de glucose, sirop de maïs à haute teneur en fructose, sirop de caramel / de maïs…
Exemples : sauce, condiment, vinaigrette, les plats préparés, les céréales pour le petit déjeuner, les légumes en conserves, la charcuterie, jus de fruits, smoothie, soda…
Pour rappel, l'OMS recommande de limiter le sucre à 25 g par jour (environ 6 cuillères à café) pour une personne en bonne santé ayant une activité physique régulière.
Quelques exemples en équivalent sucre :
1 canette de Coca 33cl : 7 morceaux de sucre
1 cappuccino : 2 à 3 morceaux de sucre
1 Chaï Latte (type Starbucks) : 5 à 6 morceaux de sucre
1 yaourt aromatisé ou aux fruits de 125 g : 2 morceaux de sucre
1 bâtonnet glacé type Magnum : 7 morceaux de sucre
1 c. à café de Nutella : 2 morceaux de sucre
30g de Chocapic : 6 morceaux de sucre
1 paquet de Mikado : 6,5 morceaux de sucre
1 pizza : 5 morceaux de sucre
1 hamburger : 2,5 morceaux de sucre
100g de surimi : 2 morceaux de sucre
100g de ketchup : 4 morceaux de sucre
1 bol 300ml de soupe industrielle : 4 morceaux de sucre
Les additifs issus de produits naturels modifiés ou des produits de synthèse :
Ils sont désignés par un code. Une lette le E indiquant la provenance (Communauté Européenne) et les chiffres indiquant la nature.
E100 pour les colorants,
E200 pour les conservateurs, antioxydfation,
E300 pour les antioxydants
E400 pour les émulsifiants, épaississants, agents de texture
E500 pour les poudres à lever, antiacides, agglomérants
E600 pour les exhausteurs de goûts, anti-agglomérants, agents d’enrobage
E900 pour divers additifs comme gaz propulseurs, stabilisants
Les taux de nutriments :
Les pourcentages quotidiens indiqués sur les étiquettes sont basés sur un régime de référence de 2000 calories, qui peut ne pas être adapté à vos besoins individuels. De plus, certains nutriments, tels que les graisses saines et les fibres, peuvent être bénéfiques même s'ils dépassent la valeur quotidienne recommandée. Ne vous limitez pas strictement aux pourcentages indiqués, mais utilisez-les comme guide. La déclaration nutritionnelle, obligatoire depuis le 13 décembre 2016. Le Nutri-score est un logo basé sur une échelle de 5 couleurs allant du vert à l’orange foncé, associées à des lettres allant de A à E. Il informe de façon simplifiée le consommateur sur la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires mais il ne tient pas compte de son degré de transformation. Plus un aliment est ultra-transformé, c’est-à-dire plus sa structure physique est dégradée, plus il est néfaste pour la santé à long terme. En grande distribution, 7 produits sur 10 sont ultra-transformés, loin de favoriser les produits sains et durables !
Selon l’INSERM, « de plus en plus d’études suggèrent que les personnes qui consomment beaucoup d’aliments ultra-transformés ont plus de risque de développer des troubles métaboliques : surpoids et obésité, diabète, dyslipidémie, hypertension. D’autres travaux suggèrent que ces aliments pourraient aussi augmenter le risque de cancers, de maladie de Crohn ou même de symptômes dépressifs. Et si les mécanismes en cause ne sont pas encore clairs, le microbiote intestinal y jouerait un rôle central : sa composition serait affectée par une consommation importante de ce type d’aliments, avec des répercussions délétères sur de nombreuses fonctions de notre organisme (digestion, métabolisme, immunité…) dans lesquelles les micro-organismes qui peuplent notre tube digestif sont impliqués. Des recherches sont en cours pour caractériser plus précisément l’effet des différentes substances suspectes contenues dans les aliments ultra-transformés, seules ou en association. »
Astuces ! 😉
Il est essentiel de regarder au-delà des slogans accrocheurs et des affirmations marketing sur les étiquettes alimentaires d’un système qui favorise la malbouffe. La clé est de comprendre les informations présentées et de faire des choix éclairés. L’idéal et le plus facile est de privilégier les produits frais, locaux, de saison et peu transformés.
La prévention serait de rendre obligatoire à l’école une éducation à l’alimentation saine et durable, seul moyen de rendre autonome le consommateur et de le sensibiliser à l’influence du marketing des industriels dans ses choix alimentaires et de lutter contre l’inégalité d’accès aux connaissances en alimentation.
Lorsque c’est possible, privilégiez le « fait maison » : vous protégerez ainsi votre santé mais aussi la planète, notamment car vous génèrerez moins de déchets d’emballages ! Et c'est bon pour le porte monnaie !
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